Prisée de la jet-set et lieux de villégiature des dirigeants de l'urss, Batumi est une ville balnéaire au bord de la mer noire, où semblent être figés les pratiques désuètes de l'amusement soviétique. Le littoral est bordé d'attractions métalliques vieillottes, ici un trampoline, là une grande roue, plus loin un stand de tir à la carabine, et déroule une longue promenade sous les pas des vacanciers endimanchées qui viennent s'y prélasser. Dans les hauts parleurs de la ville, des musiques géorgiennes populaires, au sol, des carrés fleuris et des fontaines lumineuses disproportionnés, au ciel, de drôles de tours aux allures disparates. Nous passons la soirée à nous promener dans cet étonnant décor, mangeons nos premiers manti géorgien (de gros raviolis) et faisons même un tour au casino. Bien entendu, nous ne manquons pas l’occasion de nous baigner dans la mer noire, bordée de galets que l’on pourrait croire niçois. 

C'est aussi à ce stade du voyage que le russe fait son apparition, langue de l'occupant passé et présent qui, bien que fortement contestée, est couramment utilisé dans le pays.